Le Bonhomme Richard

Le Bonhomme Richard, confié au commandement de John Paul Jones, est un ancien bâtiment de la compagnie des Indes: le Duc de Duras.
C'est grace aux interventions de Benjamin Franklin et de Chaumont que l'acquisition de ce navire a pu aboutir et ceci aux frais du roi.
A la demande de J.P.J., beaucoup de transformations furent effectuées sur le Duc de Duras.

Jean Boudriot, après de longues et difficiles recherches, propose une reconstitution aussi fidèle que possible de ce que pouvait être ce vaisseau.
Les transformations notables sont les suivantes:
- au premier pont, ouverture d'un sabord supplémentaire dans la Sainte Barbe. Des 13 sabords d'origine, dont la plupart étaient fermés, sept sont conservés et agrandis. La batterie basse est donc ouverte à 8 sabords de chaque côté. Seuls les 3 derniers sont armés de canons de 18 livres.
- au second pont, les sabords primitifs sont agrandis pour recevoir des canons de 12 livres. Un sabord est ajouté à l'arrière et un sabord de chasse est ouvert à l'avant mais non armé. Soit au total 15 sabords de chaque côté avec 14 canons.
- 5 sabords sur le gaillard arrière dont 1 dans la chambre du conseil. Seuls 3 canons de 8 livres sont en place de chaque côté.
En résumé, le Bonhomme Richard était armé de 40 canons.
- les grandes bittes passent du deuxième au premier pont.
- pour le gréement, les hunes de misaine et de grand mât ont été surdimensionnées.
Bien d'autres détails seraient à ajouter. Pour une étude complète, se référer à la Monographie de Jean Boudriot.

Pour conclure, fin du Bonhomme Richard le 23 septembre 1779, lors du combat du cap de Flamborough au large Est des côtes anglaises, l'opposant au vaisseau anglais Le Séraphis. L'acharnement fut tel que le Bonhommes Richard sombra, le Séraphis lourdement endommagé capitula. John Paul Jone prit place à son bord en y arborant son pavillon et sortit auréolé de cette victoire.


Le Bonhomme Richard est pour moi un des modèles les plus importants de ce parcours. Il a vu malheureusement la disparition de mon père, tout un symbole quand on sait que son premier modèle avait été un Bonhomme Richard.
C'est une charnière importante de ma vie de modéliste; à sa mort, je lui avais promis d'achever ce qu'il avait si bien commencé.
C'est mon premier travail en arsenal. La coque était déjà bien avancée: toutes les membrures étaient en place, le bordage terminé jusqu'à la lisse de plat-bord, clouage et gournables des oeuvres vives terminés, le vaigrage en place jusqu'au premier pont ainsi que les porques.
A ce stade, je me suis imprégné de "cette grande baignoire vide" comme aimait à le dire Gérard Delacroix! Avec méthode, j'ai installé le faux pont puis le premier pont, le deuxième pont... Fermé le tableau arrière... Bref, au bout de neuf ans, j'ai terminé le Bonhomme Richard, fier du travail accompli et de l'hommage rendu à mon père.

Le Bonhomme Richard est présenté entièrement gréé, à sec de toile, ce qui explique la disposition des vergues ramenées sur les chuquets. Le côté babord est ouvert entre les couples de levée, permettant de visualiser l'intérieur. Au niveau de la première batterie, la transformation et la disposition demandées par John Paul Jone sont visibles.
Le côté tribord est entièrement bordé.
- La majorité du modèle est en poirier, les préceintes sont teintées.
- Ornementation en buis.
- Canons en bronze tournés par Gérard Delacroix.
- Mâture en poirier et pommier, cordage en lin.
- Clouage en bronze.